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Hanouna, animateur génération business cancrelat


Hanouna, Cyril de son prénom déchaine à nouveau depuis 24 heures l’ire dans les réseaux sociaux. Ce qu’il est, ses comportements avant, après et pendant les émissions, ce qu’il représente dans l’univers de la télé poubelle, de la radio bas coûts, génèrent de toutes parts des réactions outrées. Les personnalités, les associations, les individus n’ont pas de mots assez durs pour exprimer leurs réactions.

Cyril Hanouna, animateur génération business
Cyril Hanouna, animateur génération business

Hanouna, la génèse.

Il n’est pas seulement une personne (1), c’est aussi un type de comportement que chacun d’entre-nous a eu le déplaisir de croiser dans son passé d’enfant, d’adolescent, de jeune adulte et pour les « pas chanceux » d’adulte établi. Pas stupide si ce n’est intelligent, l’esprit alerte, il trouve la faille, la faiblesse qui hante chacun d’entre nous. Un rien vulgaire mais pas trop, ils ou elles savent faire rire et se mettre au centre du groupe, distribuer les bons ou les mauvais points, faire se gausser à vos dépends. Cela peut être comme dans le cas de la polémique du moment “l’homosexualité”, mais les thèmes peuvent être vastes : la couleur de peau, le sexe, l’habillement, les origines, les accents, …., tout ce qui permettra de ridiculiser, d’avilir à bon compte, sans trop se mouiller.

Cela avait peu ou pas trop d’incidence avant quand ces personnes officiaient dans des environnements restreints. Avec l’apparition des réseaux sociaux, de la télé réalité, de la télé poubelle, les catastrophes sont au rendez-vous. L’émission d’Hanouna n’est qu’un exemple parmi d’autres. C’est le langage utilisé, les sujets abordés, les publics visés, la gouaille des présentateurs qui soulignent encore plus fort l’extrémisme et la pauvreté des concepts.

Les « Hanouna », les médias adorent.

Ils choquent, ils amusent, ils font sourire et même parfois rire. Il n’en reste pas moins qu’avec l’obligation de faire le lendemain toujours mieux que la veille, le niveau de l’outrance insupportable est vite atteint.

Qu’importe, les audiences sont fortes et qui dit audiences fortes dit publicités rentables, dit business.

C’est là le nerf de la guerre. Le but est de faire entrer de l’Euro, quel qu’en soit le prix, les répercutions. Comme le disait un ancien dirigeant de TF1, il faut préparer l’auditeur à recevoir sa dose de programmes commerciaux. Plus les spectateurs sont préparés, meilleurs sont les retours sur investissements pour les annonceurs, plus ils sont prêts à payer cher la minute de diffusion, le bonheur en sommes.

Un « Hanouna », ça dure énormément.

Alors quels moyens utiliser pour faire cesser ce genre d’émission de l’extrême. On peut se plaindre, faire signer des pétitions, faire appel au CSA, au gouvernement, à la justice. Je crains et le passé récent le prouve et risque de la prouver encore dans l’avenir, cela soit sans effet.

La seule solution varie et efficace est de s’en prendre conjointement à ce qui motive la présence à la télévision, à la radio de ces programmes, l’argent.

Il faut que cela cesse.

Comme dans beaucoup de cas le boycotte est le maître mot. Refuser de voir ses enfants, ses adolescents, être pollués par les haines, les intolérances, les racismes, les sectarismes. Le profit est une chose, il est légitime quand il ne remet pas en question l’avenir, la santé de nos sociétés.

Morale de l’histoire.

Après avoir publié cet article, je viens de retrouver (dimanche 21 à 13:01) le texte lié à un tweet. Je prie à l’auteur(e) de ces quelques lignes de m’excuser au cas où il passerait par là, je n’avais pas noté son nom. Qu’il/elle sache en tout cas que cela peut être corrigé très simplement.

Hanouna le cycle
Hanouna le cycle
  1. L’article paru dans Slate porte un regard effectivement pertinent et fort sur ce personnage. La description est rude, qui s’attache à la partie visible de l’iceberg, lui.
  2. Photo France Dimanche.

Publié le 20 mai 2017
Modifié le 17/11/2017

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