Une polémique inutile et sectaire, celle du burkini
La polémique des droites, des droites des droites et leurs extrêmes a pris une jolie tournure cet été (1). Comme tous n’avaient rien d’autre à faire que de s’en prendre à Mme Michu, ils se sont concentrés sur un bout de tissu.
Ils se sont occupés de problèmes de mode. Ils se sont attaqués à un problème national, vital pour l’avenir de l’humanité. Je vous assure certaines phrases en avaient l’accent.
On se demandait à certains moments, s’ils n’avaient pas confondu Gaule et Gauloises et si par vengeance unanime, ils n’avaient pas décidé de s’attaquer à la moquette, pardon au Burkini, pour une fumtte.
On les comprend. Il n’y avait rien d’autre à faire sous cette chaleur du mois d’août. En plus, ils avaient tous fini de lire leur dernier « Martine à la plage » ou « Marinne à la plage », je ne sais plus, Et comme tout le monde le sait « l‘oisiveté étant signe de paresse », ils se sont concertés et ont décidé de se mettre au boulot, de vomir à tout va, d’éructer leurs « sincères frustrations ». Félicitons-les ! Youpi !
Une polémique aux accents éternels.
Beaucoup en sont venus (2) à faire appel à la France éternelle, à ses belles valeurs civilisatrices. On se serait cru revenu aux beaux temps des colonies, La nation, leur nation, était baffée, outragée. Le burkini du délit devait être banni de nos cartes, renvoyé chez lui (4) de l’autre côté de leur monde. Des hordes sauvages de ménagères avaient envahi notre sable chaud, troublant le repos du légionnaire, de leurs femmes et de nos chères têtes blondes.
Sonnez tocsins, carillonnez chères cloches bénites, l’alerte était donnée,. Il fallait envers et contre tout bouter l’envahisseur hors de France. Je passe sous silence ce scandale, cette démission du gouvernement. Notre Président devait certainement avoir trempé là-dedans, leurs enquêteurs étaient sur la piste.
Cette polémique courant d’air.
Sauf que cette polémique était basée sur un « pas-grand-chose », sur du « rien-du-tout », sur du vent. Rien qu’un affrontement d’équipes régionales dans ce fameux sport collectif et fort connu (pas encore officiellement olympique) du « qui-a-la-plus-grosse » ou aussi nommé « qui-sera-le-plus-c.. ».
Mince alors, il semble que les belles n’étaient pas affublées du très célèbre Burkini corse. Une histoire, une affaire (corse) sans doute, à vous faire rancir le saucisson (sans porc) du coin.
Mais que nenni, cela n’empêcha pas nos bardes de s’enthousiasmer pour la cause et de prendre fait et cause dans le pugila. Le Burkini devait disparaître.
Dans la bataille certains petits barons avait décidé de faire « amendes » honorables et de taxer les donzelles au Burkini vengeur qui avaient osez braver la sentence seigneuriale. D’autres, plus modestes, se contentaient d’en éviter la vue à leurs ouailles. Quelle générosité, quelle grandeur., les générations (les électeurs) s’en souviendront pour des siècles, des siècles…
Après la polémique reste la polémique.
Vous imaginez bien, ce n’est parce que certains fans se sont passionnés pour l’affaire « Burkini-en-liberté » que la plupart des participants officiels en avaient quelque chose à faire. L’unique but visé était de faire du buzz (6) et rien que du buzz. De faire croire qu’eux détenaient une solution universelle. Qu’ils étaient les gentils et les autres les méchantes. Au mieux, du populisme électoraliste, au pire, des comportements sectaires et racistes, à vous de choisir. Compte tenu de diverses interventions recensées, je dirais « les-deux-mon-capitaine ».
Faire face aux polémiques, au sectarisme de bas étage.
Faire du sectarisme pour combattre certains communautarismes, ne résout rien, au contraire. Ils poussent encore plus fort les personnes influençables vers eux.
Je crois que c’est la possibilité d’alternatives crédibles qui peut empêcher les comportements irrationnels. Pour ceux qui ont déjà commuté vers le terrorisme, les mesures sont inappropriées et inutiles. Les derniers événements pourraient le confirmer, ils n’ont rien à faire du Burkini.
(1) Appelons-les #CeuxQuiOsentTout en référence à la célèbre réplique du film « Les tontons flingueur ». (2) Du moins cela en avait le ton si ce n’est le son. (3) J’avoue ne pas être un adepte inconditionnel du Burkini et je m’en suis expliqué mais avant que notre cher 1er Ministre ne décide par volonté de la loi ou par arrêté (et pas des baïonnettes, ni des insultes), d’interdire l’usage (sans modération) du Burkini de nos angoisses, le port de l’uniforme est autorisé. (4) Je rappelle que le Burkini dans sa version actuelle, semble avoir été créé par une personne résidant an Australie. (5) Un problème de lettre sans doute. (6) Un peu comme dans l’affaire de l’église Sainte Rita cela a permis de faire voler les insultes au ras des paquettes. Un lien vers un article qui décrit l’opération.
Mis en ligne le 19/08/2016
Modifié le 13/11/20
