Cela fait déjà un peu plus d’un an que j’ai créé et que j’anime le compte Twitter @brevesdezinc. Comme vous le savez bien, en 18 mois, on a le temps de voir, de lire, quantité de choses plus ou moins intéressantes. On participe à des échanges banals, cordiaux, amusants, virulents mais aussi (1) exaspérants. Ce sont ces échanges à fleurets absolument pas mouchetés, pleins d’enseignements sur le comportement du twittos (2) moyen caché derrière son écran, qui m’ont donné l’envie de cette brève.
De fachospère en gens de bonne compagnie.
Je vous ai déjà parlé des rapports un peu tendus que l’on peut (3) facilement avoir avec nos amis de la fachosphère, mais je ne vous ai pas encore raconté, c’est ce qui se passe avec ces gens que l’on dit « a priori » un peu plus « raisonnables ». Ils peuplent le monde de Twitter et leur principale caractéristique est qu’ils sont souvent à deux doigts de perdre le contrôle et leurs bonnes manières dès que l’on a l’insupportable idée de ne pas approuver le contenu de leurs 140 caractères (4).
Les conditions idéales pour obtenir rapidement un orage de petites phrases assassines, de verbiages inutiles.
C’est une méthode, mais vous avez sans doute la vôtre :
- Repérer de préférence un Tweet d’un pseudo-intellectuel bien insultant, chargé, cela va de soi, d’une bonne dose de mépris hautin, d’approximations faciles (5), à l’égard d’un politique qui n’a pas la bienséance d’avoir leurs faveurs.
- Repérer la faille et préparer un petit texte de quelques mots approuvant leur prise de position tout en exagérant le trait et ridiculisant poliment ce qu’il raconte.
- Attendre, la réponse qui ne manquera pas de vous revenir, du coq (6) dressé sur ses ergots, qui sommeille en lui/elle.
- Lui faire une nouvelle réponse forçant un peu plus le trait et cela ne ratera jamais. Après un propos insultant bien vaseux, voire une insulte de premier choix, le blocage sera pour vous.
Rassurez-vous, ce n’est pas grave. Vous aurez amassé, surtout si vous avez pris soin de faire des copies d’écrans, de quoi faire rigoler vos followers.
Et c’est là que l’on parle de « Brèves de Zinc ».
Je suis un privilégié, j’ai ma petite insulte rien qu’à moi, que je ne partagerais avec personne d’autre au monde. Elle part du nom que j’ai choisi pour le compte Twitter et pour ce blogue. Pour moi le zinc du café est un lieu où l’on discute, on échange, on s’informe, un lieu populaire de convivialité, parmi bien d’autres choses. Un lieu de réseaux sociaux avant la lettre. Pour d’autres crèves la soif (7), c’est l’antre de l’alcoolisme et des alcooliques dont je ferais partie.
Une vraie confession et une recommandation signées « Brèves de Zinc »
- Outre le fait que j’aurais bien du mal à faire vivre, voire simplement survivre, le pinardier (8) du coin, je n’ai pas les moyens ni le envies de boire autre chose que de l’eau.
Mon luxe ? Ce sont les bulles. Difficile de se saouler au gaz ajouté ou non. Peut-être l’ivresse des cimes alors ? - Au lieu de vous shooter à l’alcool frelaté, essayez de faire semblant d’être intelligent et construisez des interventions, des réponses, qui forcent le respect même si l’adhésion n’est pas au rendez-vous. Donnez du corps au débat, faites moi comprendre que même si nous ne partageons pas les mêmes idées, nous pouvez faire mieux qu’insulter vos contradicteurs et vous vautrer dans vos illusions.
(1) C’est d’ailleurs l’objet de cette brève. (2) Dont je fais partie, sachant qu’en plus j’ai choisi de donner un nom qui n’est pas le mien. (3) Ou plutôt que j’ai pu. (4) J’ai souvent eu ce type de problème avec un bon nombre de macronâtres stériles mais pas que… « Des » que je pensais proches de certaines des opinions que je partage avec beaucoup d’autres, se révèlent parfois fantastiquement vulgaires. (5) Liste non exhaustive. (6) Mâle ou femelle. (7) Qui ont la fâcheuse tendance à confondre leur minibar avec des brèves échangées sur le coin du zinc. (8) Certainement une grande surface de renom.
Publication : 18/09/2017, 19:15,
Mise à jour : 30/12/2018