Les premiers 100 jours de notre Président

100 jours, c’est à la fois long, très long et vraiment court. Certains s’en relèvent. Pour d’autres, ce n’est que le début de la fin. Ces 100 premiers jours sont ceux qui marquent et imprègne le plus le reste de la législature. Bien menés, ils vous assurent un a priori de confiance supplémentaire. Je vous laisse deviner les conséquences inverses

100 jours pour démarrer son monde.

Ces 100 premiers jours de M. Macron, notre président pour 5 ans, nous allons les vivre ensemble. Nous allons commencer à les compter ou à les décompter les uns après les autres et voir où les idées, les « menaces nous conduisent. Quelle émotion à la veille de bouleversements, de catastrophes annoncées.

08/05/2017 : Docteur Macron nous confirme qu’il adore les ordonnances.

Au cas où certains se seraient faits des illusions, rien de perdu, les ordonnances ont été retrouvées.

08/05/2017 : La grande opération communication est en action.

La clôture de 12 mois de relations presse, d’exposition médiatique, créés pour porter au plus haut un divin Président.

09/05/2017 : La grande journée du bal des faux culs.

Qu’ils soient de droite (sauf FN) , de gauche (PS) et du centre, des hommes et femmes politiques trouvaient le Président Macron merveilleux. beau, intelligent. La chasse aux bonnes places est ouverte.
Le meilleur dans le rôle du “j’ai aucun scrupule” était comme on pouvait s’y attendre Manuel Valls. Non content de cracher dans la soupe (le PS), il a pris comme un bleu un camouflet, se faisant remettre dans le file d’attente, celle des possibles prétendants. On lui a dit qu’il devrait d’abord présenter son dossier en bonne et due forme à la commission d’investiture. Parfois, la vie se venge et cela fait du bien.

14/05/2017 : La voiture du président était en panne !

C’est quand même mieux de se faire les Champs en  4 X4. Cela pose son président.

14/05/2017 : C’est parti pour les 100 jours !

Après une semaine de bruits par ci ou pas là, de promotions des ventes terrain, Emmanuel Macron est enfin (diront certains) devenu officiellement président de la République.
Ce fut une journée pleine de sublimes moments. Nos journaleux télévisuels ont fait dans le merveilleux, continuant à nous parler de cet homme de 39 ans, ce Monsieur. À les écouter, on se demande presque si, réincarnation, il n’a pas derrière lui 100 vies de hauts faits chevaleresques, de conquêtes bibliques.
Il reste des centaines de jours à commenter. Comment vont-ils pouvoir se réinventer et nous faire vibrer, nous émouvoir au passage de la caravane ?

15/05/2017 : La droite juppéiste,

La vraie arrive au pouvoir. Edouard Philippe (Les Républicains) est nommé premier ministre.

16/05/2107 : Rien !

Le bonheur, c’est pour demain.

17/05/2017 : La liste des gens qui gouvernent.

Hourra ! Nos ministres ont été nommés. Si les promesses sont exactes, elles et ils devraient être propres sur eux. De toute façon ne vous inquiétez pas, les limiers sont ou vont partir en chasse.
Mi-hommes, mi-femmes (les autres pour le tricot), mi droite, mi gauchiatre, mais la plupart pas nés de la dernière pluie, le #MacronNouveau nous a été divulgué à nous pauvres électeurs.

18/05/2017 : Avez-vous votre carte de lécheurs présidentiels.

C’est dit, maintenant les éventuels humoristes, contestataires ou pire les deux à la fois, ces journalistes sont priés de rentrer à la maison. Une campagne de pub présidentielle, c’est bien trop sérieux pour les simples manants de l’information.

23/05/2017 : Les grévistes, chez Macron, cela n’existe pas.

Vous avez été prévenus, la secrétaire d’État de notre président a décidé pour tous et pour les autres.

23/05/2017 : Un Poutine vaut mieux que deux tu l’auras.

On a mis les petits Versailles dans les grands pour recevoir le Vladimir et lui serrer les paluches. Que c’est beau de recevoir au Champagne cet ennemi de la bien-pensance du temps Jadis. Ces temps anciens qui remontent au moins à 15 jours pour la macronie.

04/06/2017 : Kwassa-Kwassa.

Mais qu’est ce que ces pleutres qui voudraient critiquer un président qui a la bonté de vous faire part de son sens de l’humour échevelé. Et puis, il fallait bien que lui aussi ramène un petit souvenir des Comores et vous l’en Mayotte proprement . D’ailleurs, le chef de l’État comorien a vraiment bien apprécié cette plaisanterie pleine de jeunesse et d’esprit de dérision. Manquait l’esprit d’autodérision, mais bon, personne n’est parfait.

06/06/2017 : Un Premier ministre lui aussi très rassurant.

On ne va pas s’embêter et s’empêcher de simplifier avec un modèle social anti-business qui ne permet pas à ses copains de s’en mettre assez dans les poches. On nous promet une vraie gabegie.

06/06/2017 : Un président très « cool ».

C’est bon d’avoir un ministre qui a le sens des valeurs et sait ce qu’est un migrant. Un homme qui sait faire Front National face à ces moins que rien.

07/06/2017 : Bonne nouvelle, l’état d’urgence va gagner en simplicité.

Aboutissement démocratique d’une époque, toutes et tous, nous y aurons droit tout le temps et sans arrêt. Le plaisir sera éternel et systématique.
Le terrorisme a bon dos.
Alors pourquoi ne pas s’appuyer sur ses forces vives et sans cesse renouvelées, pour bien tenir à distance ces odieux contestataires, ces écolo-bobo, ces fakenaleux de journaleux.
Mettons tous ces gens dans le bon sens, dans le droit commun d’un état d’urgence mérité. D’ailleurs, au premier qui conteste, c’est le couvre-feu à 18:00.

Les jours ont passé.

Je l’avoue, je ne suis pas allé jusqu’au bout de mon ambition. J’ai séché. Je me suis dégonflé devant l’ampleur des pavés, des détails destructeurs, l’ensemble des mesures annoncées. Les méthodes employées pour faire passer le tout ne m’ont  pas moins choqué. Trop de choses entendues, trop d’inquiétudes suscitées par tout ce qui s’est mis en marche, par tous les désastres annoncés. Pas des désastres qui vont nous tomber dessus là maintenant, juste pour dans 6 mois, un an, deux ans et après. Les premiers signes avant-coureurs sont déjà là. Il suffit d’avoir la volonté de les observer. Je vous rassure, ce n’est pas un avenir pour tout le monde, c’est sûr. Au moins et en étant fermement optimiste pour au minimum 50% de la population.

 

Mis en ligne le 08/05/2017
Modifié le 23/11/2017