Un certain débat, ou plutôt un vrai pugilat présidentiel

La retransmission du pugilat présidentiel a occupée pour quelques-uns d’entre nous, la soirée d’avant deuxième tour des élections. Vu les résultats et les propos tenus en particulier par Mme Le Pen, la leader du parti d’extrême droite, on se rappellera longtemps le débat du 3 mai 2017.

L’avant et l’après pugilat présidentiel.

Mme Le Pen, en tant que challenger se devrait de faire montre d’une approche décalée, d’une certaine innovation. C’est une évidence. Elle choisit non pas d’innover, mais de « trumpiser » sa démarche. A force de pousser sa chance et de se tenir trop près du précipice, avec pour seule ambition de casser les codes, les résultats sont là.

Il n’est pour cela pas besoin de tourner ce matin vers les éditorialistes radio, télévision ou autres, seulement prendre connaissance des seules réactions de gens de son parti et de sa famille : elle a été mauvaise.

Pire, elle a réussi en une soirée, ce qui a pris quelques semaines à M. Fillon pour le réaliser : convaincre les indécis et conforter ceux qui toute manière n’allaient pas voter pour elle, mais pour l’autre camp.

Des fakes, des mensonges, des sous-entendus nauséabonds, des approximations.

Durant ces deux heures et demie de débats, elle a employé tout l’éventail des techniques complotistes qui ont de tout temps été l’apanage des droites extrêmes. L’usage fait en a été à un tel point, avec si peu de préparation, qu’elle donnait l’impression de tourner en rond, n’arrivant pas expliquer, à justifier, à rendre crédible un quelconque des points de son programme. On se demande même si elle les connaissait.

Son amateurisme pour quelqu’un qui a pour objectif principal un tel poste politique, nous a explosé en pleine face, et je l’espère à celles de ses partisans.Elle a confondu clairement un débat télévisé avec un meeting ne réunissant que des gens déjà convaincus.
Etonnant, quand on se rend à l’évidence et que l’on constate qu’elle a réellement besoin d’un bon nombre de bulletins supplémentaires pour gagner.

Comment imaginer une telle personne présidente de la République ?

Je n’ai aucune accroche pour ses idées économiques et encore moins pour sa doctrine et ses aspirations pour la société française, mais j’aurais espéré la mise en avant d’arguments de meilleure qualité, un débat ferme, bousculant, mais pas un pugilat de cours de récré.

Et M. Macron dans tout cela ?

On a senti à plusieurs reprises son envie d’exploser et sans aucun doute son mépris pour sa façon de faire. Son regard face caméra laissait passer le peu d’estime et de respect qu’il pouvait ressentir. Mais à moins d’être aveugle, qui n’en penserait pas autant ?

On peut lire par ci, par là, qui n’a pas été au meilleur. En tout cas, il sut démontrer une connaissance des dossiers suffisante, pour pouvoir souligner le peu de préparation de Mme Le Pen, et l’absence de crédibilité, l’incohérence, des solutions qu’elle veut pour la France. Il a aussi implicitement confirmé toutes les craintes exprimées par les insoumis et Jean-Luc Mélenchon.

Et si c’était à refaire

C’était la première fois que je décidais de suivre un débat d’entre les deux derniers aspirants à la présidence. En dehors que cela m’a confirmé, si besoin était, qu’il fallait empêcher de façon active l’arrivée d’une telle XXXX au pouvoir suprême, je confesse que je n’ai rien appris de vraiment nouveau, sauf

• Mme Le Pen et son parti représentent bien un danger de haut niveau pour la démocratie
• La trumpisation de la vie politique est entrée dans les mœurs. Les législatives sont le démontrer
• Macro est bien un danger pour la vie des gens. Mais comme je l’évoquais dans un précédent article : entre peste (brune) et choléra, le choix est vite fait.

En final.

Il est essentiel de ne rien lâcher et de se préparer pour les 3^e et 4^e tour afin de pouvoir influer sur l’évolution de notre monde, voire de s’opposer à la destruction des valeurs du pays. 2022 ne doit pas être l’année du retour des loups.