FémininHumour

Inclusif et inclusivement vôtre

Inclusif, beau et moderne
Inclusif, beau et moderne

Quand on a commencé à parler « inclusif « (1), cela a déclenché chez moi pas mal de drôles de réactions. D’abord, un froncement de sourcil (2), puis un sourire (3), ensuite un agacement (4), suivi d’un étonnement (5) puis d’une certaine forme de rire (6) irrésistible qui m’a secoué du bas jusqu’en haut et pour rester dans l’équilibre, dans le sens inverse.

Avec cela, je ne me trouvais certes pas dans le sens des rumeurs du moment. J’ai pensé que laisser cela de côté me permettrait de m’en remettre, de passer à des choses (plus) sérieuses ou (plus) importantes pour l’avenir de l’humanité ou au minimum de la langue française. 

Tweet sur le Graffiti anarcho-inclusif
Tweet sur le Graffiti anarcho-inclusif

Un moment, cela a marché, pas très longtemps. L’inclusif est revenu au galop. La faute en est à ce Tweet. La vue de ce Tweet historique, je ne mâche pas mes mots, a déclenché chez moi un phénomène étrange de passage en revue d’une liste à la Prévert. Je vous la livre.

Genre, nombre, pourquoi s’embêter ? Soyez full inclusif.

Puisque l’on se bat pour le genre, que l’on tente de mettre le masculin sur le féminin ou inversement, pourquoi ne pas mettre le nombre avec. Cela éviterait, nombre (justement) d’accords intempestifs, de mauvais comptages, de partis pris du verbe « avoir », de ses acolytes et des autres. Tout deviendrait neutre, plus de singulier, plus de pluriel, on irait au plus simple, on remplirait la langue du cru d’évidences et non plus d’interrogations. Le bonheur !
Et là, on souffle un grand coup et on inspire de l’air neuf. On passe enfin le Karcher de la simplification (7). Le Français en serait chamboulé, pas de doute. Mais imaginez la joie, le plaisir des enfants du primaire et de ceux qui y restent.
Pour les anciens accords, c’est au choix du lecteur qui pourrait enfin vivre sa vie et prendre la quantité qui lui plaît, sans critiques, sans remords. Le début de l’orthographe libertarienne.

Passer à inclusif de nature.

Mon idée de mélanger le genre, le nombre, dans un seul projet ne vous séduit pas ? Je vous comprends, c’est un peu radical. Se radicaliser de nos jours, c’est un truc pour se retrouver sur @bfmtv, à se faire ridiculiser, à se retrouver placé au ban de l’histoire de France.

Une solution, commuter vers la langue anglaise et l’adopter (8). Pour le ban, ce n’est pas mieux, pour l’efficacité c’est super. Tous les Français parleraient enfin l’anglais et l’Éducation Nationale atteindrait ses objectifs.
Chez notre perfide Albion, on ne se soucie pas de savoir si c’est Madame ou Monsieur, c’est implicite, on se débrouille.

Dernier écueil possible, il faudra trouver des ressources pour fiancer les licences d’exploitation. Faisons confiance à l’équipe Macron, elle trouvera avec certitude, des moyens pour nous faire passer ce cap difficile, quitte à trancher dans les APL. La grandeur de notre nation l’exige.

Rester au Français, canal historique, en version 2.017 et ultérieures.

C’est trop simple (9). Nous ne serions pas Français si nous pouvions nous en satisfaire. Systématiser l’écriture des noms et mots qui peuvent ou doivent l’être, demande trop peu d’efforts pour que notre culture puisse s’en remettre. Pourquoi faire simple quand on peut garantir que cela serait compliqué ?

Je nous reconnais bien et nous devons partir vers une approche plus forte, plus extrême, plus révolutionnaire.

Nous devons devenir les « Robespierre.pierette » de l’inclusif.

Tout doit devenir à la fois mâle et femelle. Nous laisserons le singulier le pluriel pour une autre fois. Les mots doivent pouvoir se reproduire en toute liberté.
Il y a du travail, mais nos buts sont forts et nous parviendrons à les atteindre.

Voilà pour les courageux et les courageuses une liste d’actions à mener simultanément et de toute urgence :

  • La transcription des documents courants, que l’on ne pourrait alors plus qualifier que d’anciens, en inclusif moderne.
  • La traduction de toutes les œuvres mineures et majeures de notre patrimoine littéraire ou pas.
  • Faire transcrire des œuvres poétiques en langues dé-genrée et que ces poèmes soutiennent avec brio tous nos univers poétiques.
  • Mettre en place des cours à l’école, dès le primaire, pour sauver nos bambins ou arrière bambins de l’obscurantisme des 2017 dernières années. Puisque l’on y est, on peut aussi mettre les précédents avec.
  • Edition de dictionnaires en nouvelle langue civilisée pour le bien des générations.
  • Création au travers de nos bureaux et écoles situés à l’étranger de cours intensifs pour les migrants temporaires, économiques, les demandeurs d’asile ne se perdent pas en chemin.
  • Obliger tous les créateurs de logiciels à intégrer des correcteurs inclusifs et automatiques à toutes leurs versions, passées, présentes ou futures.
(1) Excusez-moi par avance, j’ai décidé d’écrire ce texte en version canal historique.

(2) Que je n’ai pourtant pas très épais, mais c’était le signe d’une tentative de décryptage intense.

(3) Enjôleur, au cas où.

(4) Déjà que l’orthographe, ce n’est pas facile, genre, nombre et exceptions en tous genres, si en plus on doit introduire un respect normé de règles inclusives. On a toutes les chances d’être exclu, mais « bon »…

(5) A simplement penser au calvaire que cela risquait de devenir d’écrire ou simplement de lire le moindre texte. Mais, c’est vrai, je ne suis qu’un homme alors je ne peux pas comprendre.

(6) Franche rigolade qui n’augure rien de bon du lendemain.

(7) Il y en a un qui va être content !!

(8) C’est différent d’ « adoptes un mec », mais ce n’est pas mal non plus.

(9) On se demande si nos polémistes connaissent bien la langue qu’ils torturent tous les jours.

Que l’on ne s’y trompe pas. Je ne sais pas ce que je suis ou pas, en matière de féminin, mais en tout cas dans cette aventure bidon de l’inclusif, je n’adhère pas.
Les gens pensants (ou pas bien-pensants) se doivent d’évoluer et de nous faire grandir avec notre siècle,  de proposer à l’ensemble des femmes, des hommes, des règles de comportements linguistiques, comestibles et pérennes.
Toujours, elles se sont mises au diapason de l’air ( de l’ère, c’est bien aussi) et du temps, ce n’est pas pour cela qu’elles doivent être transformées en lubies inutilisables.
J’ai suffisamment (vous aussi je suppose) fort à faire à me battre avec les règles actuelles pour ne pas prendre en stop des inepties, d’intellectuel(le)s revenu(e)s à l’onanisme de leur adolescence.
Et pour jeter la dernière pierre, je suis convaincu que le respect des femmes, de la femme, en tout ce qu’elles sont ou ne sont pas, passent par de fausses mesurettes qui poussent à détourner les regards de qui est important : viols, égalité, reconnaissance, etc.
Enfin, tout ce qui fait, qu’homme ou femme, on ait envie de vivre et d’aimer.
Bonne route !

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