Religions

Croyance et croyances


Depuis un certain temps, la croyance des uns et celles des autres, font débat. Les médias, les réseaux sociaux n’arrêtent pas de nous raconter des histoires sans fin, de polémiquer dans tous les sens, de déverser des flots d’insultes et souvent de haines, sur tout ce qui évolue autour de la croyance ou plutôt des croyances et des non-croyances des uns ou des autres.

Ils attribuent de bons points sur un côté, des anathèmes de l’autre. En tout cas, une chose est sûre, il y a obligation de croire (Pascal, aide-nous). Sans une croyance presque en n’importe quoi, point de salut.
Et si vos croyances, vos espoirs, la vision que vous avez de l’avenir et de l’après, ne sont pas teintés de religions, de ferveurs vitaminées, vous avez tout faux.

Pour ces gens, vos convictions sans trace de dogme n’ont absolument aucune valeur. Il faut être de l’une ou de l’autre paroisse  mais surtout pas un « sans religion fixe. Si vos croyances, vos engagements, ne sont pas empreints d’un culte dûment enregistré et reconnu, vous passez dans les yeux de beaucoup, du rang d’être humain à celui de dernier des derniers, de moins que rien, de résidus du genre.
On pourrait résumer par, Jésus, Marie, les curés, les imams de toutes obédiences sont de retour. Alors prenez vos précautions avant de sortir. Il sera bientôt  délicat de faire son « coming-out » athée sans jouer avec sa vie.

 Désolé, ma croyance n’est pas faite de ces religions là.

Pour paraphraser un célèbre Anglais : “croire ou ne pas croire, telle est la question”. Oui, mais si je vous dis la “non-croyance” n’est pas le résultat d’un jaillissement soudain mais bien plus celui d’une lente évolution, d’un cheminement vers une évidence qui ne plaît pas à tout le monde.
En ce qui me concerne, je me contente sans remords du virtuel informatique et je laisse le virtuel, le surnaturel, le supranaturel, voire le chimérique à ceux à qui la « rêvitude » fait du bien.
Désolé même en me concentrant très fort, je n’arrive pas à concevoir une quelconque présence peuplant les limbes.

Aux origines de cette idée, de ces convictions iconoclastes.

Je suis issu d’une famille comme il n’y en avait beaucoup. Une famille ouvrière, normale, pas vraiment pratiquante ni l’inverse d’ailleurs, qui se contentait, autant que je m’en souvienne, d’assister aux mariages, aux enterrements, aux baptêmes, aux communions. Sensible aux « qu’en-dira-t-on » qui pousse à une pratique raisonnable, si ce n’est raisonnée, des rites et coutumes de fin de semaine.

Elle passait Noël à la maison autour d’un repas familial (cela se faisait pas mal dans les années 60). Pas encore de consoles vidéo dernier cri, juste la radio et puis un peu plus tôt que pour certaines familles, une télévision. Elle dut bien servir de temps à autre à regarder la messe de minuit. Le dimanche, c’était bien plus souvent « le « Petit Spectateur » que la grande messe du seigneur.

Petit, un moment j’ai cru que…

Durant une époque, j’ai suivi avec une assiduité modérée le catéchisme du jeudi et assisté aux messes du dimanche matin. Mes parents avaient pour idée que l’avenir se préparait de cette manière.
Du catéchisme, je retiens plutôt l’obligation comme à l’école, de devoir retenir des choses qu’une dame nous apprenait avec force et discipline, mais sans plus. Par chance, ou par mauvaise chance, des problèmes de santé m’éloignaient de temps à autre de ces enseignements normés et normatifs.

Je ne suis pas complètement sûr des dates, mais en recoupant quelques faits comme le passage des messes du latin au français, je pense m’être rendu à ces rituels paganiques des messes dominicales de 11 heures sur une période allant de mes 9 ans à mes 10/11 ans.
De façon régulière, si ce n’est avec une certaine assiduité, je croquais l’Otis moins d’une heure avant de passer à table .
J’en garde le souvenir d’un spectacle un peu répétitif, mais auquel on finit par s’habituer puis voire par apprécier.
A l’époque, le curé s’exprimait dans le langage des anges de façon courante et aujourd’hui encore, chaque fois que j’entends une messe dans cette langue morte, je suis capable de réciter sans trop d’erreurs, le texte d’origine. C’est la force de ces musiques des mots maintes fois entendues, de cette sorte de hit-parade du dimanche, qui soulèvent mes souvenirs.

Vu par un enfant, il y a un peu de magie, de féerie dans ces idées proposées par l’Église catholique, les autres cultes n’étant sans doute pas en reste : Des gentils qui vous protègent et veillent sur vous, des méchants toujours punis, une vision biblique de la vie en version Superman ou Supercuré.

En final, ne subissant pas vraiment de pression religieuse soutenue à la maison, j’ai pu jouer parfois au jeu de la foi, de la prière du soir sans pouvoir arriver à m’auto convaincre que cela avait un sens.
Et petit à petit, sans m’en rendre compte, j’ai progressivement abandonné la chose.

Et puis, on prend des années.

Ce n’est qu’à l’adolescence que la question du religieux est revenue. Cela c’est fait sous la forme d’une recherche de  preuves, voire d’une piste tangible et incontestable de l’existence d’un être suprême ou d’une cohorte de dieux à consommer avant péremption.

Dans le doute et devant le manque d’éléments définitifs, par conscience, je me suis interrogé sur l’intérêt de cette présence, de ces croyances. Peut-on faire mieux avec que sans ? Fait-on moins bien sans qu’avec ?

Tout se termina par un simple constat agnostique, qu’il y ait quelque chose ou pas, cela ne changera pas grand-chose à ma façon de vivre, à ma perception de la morale. Et puis, si cela fait du bien à certains alors autant tout leur laisser, leur part sera plus grosse.

Un peu plus tard encore, c’est la découverte dans notre histoire récente et un peu plus ancienne, des liens étroits entre “le sabre et le goupillon” qui a fini par mettre un point final à mes interrogations sur les églises et les religions.

Soyons honnête, cela ne s’est pas fait aussi simplement, il y a eu quelques rechutes, mais le résultat est là.

De la croyance à l’athéisme.

Je ne regrette pas ces moments, car ils m’ont permis et me permettent encore de décoder mon environnement culturel, de comprendre comment et pourquoi des œuvres, des événements, des ignominies, sont rattachés à des écrits, des dogmes religieux.

Croyance : je n'y crois pas
Croyance : je n’y crois pas

La conclusion est sans appel.

Je pense que la religion n’est (pour certains) que l’expression de leurs angoisses face à la mort, qu’une réponse à un besoin d’éternité et pour d’autres, un outil facile pour contrôler, dominer et asservir. Bien sûr, ce n’est qu’un point de vue, une opinion et c’est à vous de voir ce que vous en faite.

En tout cas, en ce qui me concerne, je n’y crois pasMais ne désespérez pas, peut-être qu’à la veille de passer de vie à trépas… Qui sait…

Mis en ligne le 12/01/2017
Modifié le 14/11/2017
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